Akiza [ Marque/Créateur]

{Akiza}

Petite chose étrange, pâle, aimant être seule et dans le câblages diverses.
Adorabe et froide à la fois elle se décline en moultes identités.
Il faut croire que j'aime la poésie de ses endroits, usines désafectées et gares, au fond,expriment aussi quelque chose, qu'Akiza,rassemble si bien.

Je "connais" grâce à Internet, cet artiste depuis pas mal d'années,et je suis son évolution au fûr et à mesure..J'ai même eu l'ocasion de discuter avec lui à la Mangas Expo.Un rencontre agréable que je n'oublirais sans doute pas tout de suite...


Petite interview
Twice - septembre | 04
1- Tu as créé un site d'illustrations nommé Akiza, qui présente en fait des manipulations dark-indus-fetish-kawaï autour d'une petite poupée en noir et blanc. Quelle est donc cette définition, et peux tu nous en dire plus sur ce projet pas banal ?

Une association graphique "Sortez la Chienne" tenue par un bon garçon à Lille m'a demandé l'année dernière quelques pages d'illustrations. Leur système d'impression étant un peu capricieux, j'avais la contrainte du noir et blanc, sans niveaux de gris.... Juste du noir.
Le jeu avait tout pour me plaire.
Étant venu au graphisme par la calligraphie et le dessin typographique, j'ai toujours eu un
doux penchant pour le minimalisme, l'économie de moyens et les jeux de noirs et blanc. J'ai commencé à bricoler ce que je connais le mieux : le dessin vectoriel sur ordinateur, en faisant des mélanges avec des morceaux de photos, des cables, des antennes, des outils de cuisines, des bouts d'architecture, des morceaux de gare, en cherchant des rythmes, des signes, des rapports de blanc, des sensations... C'était la suite logique de mes expérimentations calligraphies pour Prikosnovénie, où je mixe, reprend, échange des bouts de signes pour en
faire des lettres, puis parfois un titre lisible... J'ai repris ici la même technique pour créer des personnages et des ambiances imaginaires.





Cette série faite, j'ai eu envie de continuer avec quelques uns des personnages que j'avais créé.
Il y avait une sentinelle déprimé, un cycliste attaché, un gros chat... et une petite chose étrange. Quelque chose entre le bébé mignon et la vamp cliniquement disponible, prise dans un amas
de cable. C'étaient mes premières créatures, je n'allais pas les laisser partir comme ça. Surtout
la petite, qui avait une valeur iconique assez surprenante, et que tout le monde semblait bien aimer.

Quelques t-shirts et objets sont apparus... mais ça coûte cher et on ne s'amuse plus autant à créer... alors j'ai repris le personnage en essayant d'améliorer son corps. J'en ai fais d'autres, avec toujours la même rêgle du jeu, et des photographies de mon environnement urbain, de mes voyages, avec toujours une touche sombre, industrielle, fetish, un rien sadique, une goute de propagande. Je les ai gardé et j'ai commencé ma collection.


2- Travailles-tu uniquement pour le web, ou pour du format papier également ?

Non, le web m'occupe beaucoup en ce moment, mais ce n'est pas une fin en soi.
Je suis avant tout un graphiste papier qui adore la matière, les encres, voir mes travaux
imprimés, expérimenter de nouveaux supports, voir et toucher mes dessins, les croiser
dans la rue .
Akiza existe sur des t-shirts, des mugs, des boites en métal, sur des affiches sérigraphiées
et des nuées de cartes postales, que j'essaie de faire connaître, petit à petit, me disant qu'il
n'y a pas de honte à en tenter le commerce, pour avoir la chance d'en vivre et de m'y consacrer
le plus possible.


3- Qui est cette fameuse Akiza, et que c'est-il passé dans ta tendre enfance (!) pour que tu en arrives là, dans ce délire de poupées ?

Dans l'univers d'Akiza il y a la première Akiza. Celle du premier cercle. Elle a évolué, a mûrit,
a eu son piercing intime. Elle est en position centrale dans son monde.

Dans le deuxième cercle, il y a toutes les autres Akiza, tous ses échos, ses reflets, ses mutations... Ce sont des personnages avec une tête d'Akiza et un autre corps. Elles peuvent être classées dans différentes catégories, en différentes lignées, qui parfois se croisent. Il y en a de simples et de très compliquées. Le principe de récupération est très important, je peux utiliser une partie qui a servit à faire un bras, pour en faire une carapace, puis un bocal.
C'est un grand mécano...

Ensuite dans le troisième cercle, il y a les autres personnages, ceux qui n'ont pas un tête d'Akiza. C'est le cycliste, le chat ou l'oiseau par exemple.

Dans le quatrième cercle il y a l'inanimé, les amas de cables, les blocs d'angoisses.
Ce qui n'a pas de tête. C'est le décor, qui interagit souvent avec Akiza.

Akiza c'un riche terrain de jeu graphique, suffisement contraint et libre pour qu'il me passionne. C'est aussi un axe de reflexion sur l'un et le multiple. La place de la variante, de la mutation dans notre vie. Un rapport fasciné, complaisant, dégouté envers la technologie, la déshuma-
nisation, l'uniformisation, les modifications corporelles et les pratiques dites déviantes. Un jeu entre ce que je lui fais subir et ma sympathie à son égard. J'essaie de développer un univers cohérent, sans rentrer forcément dans une case bien définie. C'est le dessin qui me guide.

Le fait qu'elle soit une poupée est arrivée un peu par hazard. Je me suis retrouvé avec un personnage mignon, kawaï en japonais. Et c'est de cette surprise qu'est né l'univers d'Akiza.


4- Quelle est ta façon de dessiner ? travailles-tu toujours en n&b ?

Je travaille à partir de photographies, contrastées au maximum, en jouant sur les niveaux,
puis vectorisées, et enfin assemblées sur un logiciel de dessin vectoriel. I l y a très peu d'éléments qui soient dessinés comme les yeux ou la bouche. Tout le reste est assemblage.
Akiza ignore ce qu'est la couleur, et je préfère lui garder une certaine candeur.
Sinon, dans le reste de mon travail il m'arrive d'en utiliser. Nous nous connaissons, nous respectons, mais n'avons pas besoin de nous fréquenter tout le temps.


5- Tu fais partie d'un collectif d'arts graphiques au doux nom de "Tous les Anges", peux-tu nous le présenter, et comment l'as-tu intégré ?

Je ne l'ai pas intégré, je l'ai créé. C'est plus pratique pour ne pas savoir où l'on va.
Les anges, ce sont des gens avec des plumes qui transmettent des messages, comme les calligraphes. Selon les textes, il existerait trois cent mille anges, ce qui fait qu'à sept, nous représentons un peu plus de quarante deux mille anges chacun. C'est plutôt raisonable.
Tous les anges, c'est au début un groupe de calligraphes typographes graphistes qui s'est
ouvert depuis à l'illustration, à la photographie au multimédia. Nous sommes répartis entre
Toulouse et Paris et officions principalement dans le graphisme culturel et musical.

Hé bien moi qui étudie maintenant dans le dessin, ce témoignage est des plus intéressants! Captivants même !



Me tarde de travailler à l'encre de chine depuis!